Accompagner les personnes âgées

Toute culture véhicule des valeurs et celles d’aujourd’hui sont connues : beauté, rapidité, efficacité, utilité, santé….

Or….tout cela …. La personne le perd en vieillissant.

 

Si bien, qu’aujourd’hui, dans notre culture, vieillir est une épreuve extrêmement difficile.

 

Face à cela, les automatismes culturels consistent bien souvent à réconforter, mettre en perspective, s’appuyer sur l’espoir de changements, d’améliorations possibles. Mais là… les soignants restent sans voix, car le registre habituel n’est pas de mise, ou si peu. Alors, bien souvent, les soignants sont démunis et ont tendance à ne plus regarder, ne plus parler, les soignants finissent par exécuter les gestes nécessaires, pour ne pas en rajouter là où ça fait mal…

 

Parfois, à l’occasion du placement, la famille vit l’heure des règlements de compte et des décisions peuvent être prises sans consulter l’intéressé qui, du coup, a l’impression de n’être plus rien pour les siens, ravalé à la condition d’objet.

De plus, le placement revêt toujours une symbolique particulière pour la personne et sa famille, elle met en scène la séparation ultime que représente la mort.

Enfin quoi de plus normal, au grand âge, que de penser à sa fin de vie, d’être parfois obsédé par la question de la mort et d’avoir besoin de le dire, de le répéter, d’y revenir sans cesse et surtout d’en parler à quelqu’un qui puisse reconnaître la pertinence de cette préoccupation et l’accueillir, en être témoin, la laisser se déployer dans toutes ses nuances. La tentation d’en finir, de précéder la mort inéluctable- qui peut faire peur, à moins que ce ne soit la longue et douloureuse attente qui accable- l’évocation plus ou moins directe du suicide, tout ceci peut survenir.

 

Quand les soignants entendent « l’année prochaine, je ne serais plus là » ou « je suis si fatiguée, le mieux serait que cela se termine » , les soignants ont parfois tendance à vite trouver des échappatoires pour ne surtout pas discuter de tout cela…

Face à ces évocations de la mort, l’angoisse peut saisir le soignant - notre culture ne fournit plus de code pour en parler- le sujet est évité avec pour conséquence de laisser les résidants à leur solitude, leurs propres angoisses.