Cadre éthique

  1. Chaque être humain est unique et doit être traité en tant que personne quelque soit son comportement.
  2. Aucun être humain ne peut juger un autre être humain. Chacun ne peut que constater des comportements et agir en fonction de ces comportements.
  3.  Le comportement d’un être humain, dès lors qu’il est troublé, n’est pas un choix de la personne mais une conséquence de son état émotionnel. Tout comportement inadapté, quel qu’il soit, est dû à une montée d’émotions consécutives à des angoisses – et toute angoisse est une ou plusieurs émotions bloquées par de la culpabilité (la personne est sous tension en permanence). Le comportement inadapté résulte de cet état de tension.
  4. Dans le cadre de nos formations, nous ne nous occupons pas de trouver du sens dans les comportements altérés. Quelque soit son âge, l'être humain perd le contrôle de son comportement quand les émotions sont trop fortes. En conséquence, à son niveau et en fonction de son statut, le professionnel peut agir pour libérer les émotions chez l’angoissé. Ce dernier, à cette seule condition, retrouvera le contrôle de son comportement par lui-même.
  5. Hors dégénérescence neuronale, le délire a du sens dans le vécu de la personne sous forme de souvenir ou de mécanisme de défense. Par contre, pour des soignants non psychiatres ou non psychologues, ce sens n'a aucune importance pour résoudre la situation. Le sens ne peut en aucun cas servir de support pour traiter la cause du trouble du comportement. Le délire doit être pris en tant que tel et doit être pris en compte comme une perte de contrôle du comportement, comme une manifestation de la peur.
  6. Le professionnel, non psychiatre et non psychologue, dans le cadre de sa mission professionnelle ne peut obtenir de changement de comportement que si il agit sur l’état émotionnel de la personne. 
  7. Les pertes de mémoires constatées au grand âge peuvent ne pas être uniquement liées à des dégénérescences neuronales, elles peuvent aussi être l’une des conséquences de la montée d’angoisse. Hors dégénérescence neuronale, la résolution des angoisses de toute personne, qu’elle soit âgée ou non, l’aide à retrouve sa mémoire.
  8. Pour gérer toutes ces angoisses, il convient de différencier émotions et sentiments (la colère est un sentiment, pas une émotion)- Deux exemples pour comprendre :  La gifle reçu par le soignant pendant la toilette d’un résident peut être le résultat d’une brutale montée de peur (le mécanisme de défense vient de « lâcher ») - L’agressivité verbale du résidant peut être provoquée par un sentiment
  9. L'empathie réduit l'anxiété. Oui mais… quand on pratique l’empathie on ne fait que donner de l’affectif à l’autre et cet affectif reçu compense la peur (donc « gomme » momentanément l’angoisse). Le patient / résidant reste avec ses peurs non-exprimées qui resurgiront rapidement. L’empathie permet donc, au mieux, de stabiliser ponctuellement l’état psychique mais ceci au prix de la dépendance à un soignant ! Par conséquent, elle peut aussi s’avérer déstabilisante pour le soignant en augmentant les risques d’usure professionnelle et accentuer ainsi les risques de « burn out » (trop d’implication / manque de distance).
  10. Les angoisses (tensions) peuvent être évacuées et résolues à condition que l’aidant en ait conscience, y soit préparé et dispose d’outils de communication adaptés.